samedi 31 mars 2012

Pointe Pelée

Extrémité Sud du Canada, au delà du 42° parallèle, à la latitude de Rome ou de Barcelone, se trouve le plus petit Parc Naturel du Canada (moins de 20km²). Seul représentant de la forêt Carolinienne du Canada (forêt qui s'étend du Sud de l'Ontario au Mississippi et aux Appalaches ), la diversité de sa flore n'a d'égale que celle de sa faune. Haut lieu de la migration des oiseaux, donc certains sont des nicheurs arctiques, la Pointe Pelée accueille plus de visiteurs ailées que bipèdes (300.000 visiteurs par ans). Ma découverte de ce haut lieu fut un choc inoubliable. Je suis arrivé au environ de 15h, la route avait été particulièrement accueillante : "Red-tailed Hawk" sur un fil électrique le long de la County Highway 3, (la détermination de l'espèce fut dur, et je ne suis pas encore totalement sur de moi... mais vérifié sur Cornell, Sibley book, et eBird.org qui signale plus de 10 observations les 2 dernières semaines dans ce coin), un joli petit oiseau noir avec une pointe de rouge sur l'aile "Red-winged Blackbird", Agelaius phoeniceus, littéralement l'oiseau noir à l'aile rouge, de son nom plus pédant français : Carouge à épaulette, et un "Northern Cardinal", Cardinalis cardinalis, Cardinal Rouge. Tout ceci sans être encore entré dans le parc. Le parc fut lui-même stupéfiant de beauté. J'ai d'abord fait les 7 km en voiture pour aller à la pointe. Je me suis retrouvé comme au milieu du lac Érié, sur une bande de terre des plus étroite (mais pas autant que l'on peut le voir sur la plupart des images), avec une façade Est qui donnait l'impression d'être un océan agité, à la veille d'une tempête, et une façade Ouest, placide comme la méditerranée. La température, elle était bien canadienne...
Rive Est de la Pointe Pelée

Extrémité de la Pointe Pelée, en regardant vers le Nord

Rive Est de la Pointe Pelée
Quelques "Norhtern Cardinals" voletaient dans les environs, de nombreux "Red-winged Blackbird", et par-ci par-là quelques "Rusty Blackbird", Euphagus carolinus, Quiscale rouilleux...

 J'ai ensuite visité une zone protégée importante : le marais. Reconnu comme l'une des zones humides de grande importance, par la convention Ramsar de l'UNESCO, le marais est sans aucun doute le plus bel endroit du parc. Sobrement aménagé, avec une passerelle flottante qui fait un circuit, un point d'observation haut de plusieurs mètres, des bancs et des encoches dans la main courante qui permettent d'être au niveau de l'eau, le marais vaut le détour assurément. La flore est simple, et composé de roseaux exclusivement, mais la faune est luxuriante, et l'ambiance est magique. Les "Red-winged Blackbird" mâles ne cessent de chanter. Ils se perchent au sommet d'un roseau, à peine assez résistant pour leur poids, et ils chantent, ils chantent, et nous enchantent. Je vous invite à écouter l'ensemble des sons, cris et appels de cet oiseau polyphoniques [Song]. La révérence qu'il fait à chaque appel, est aussi des plus remarquable. Bien qu'ils soient les plus nombreux, ils ne sont pas les seuls dans le marais. Les couples d'oies du Canada, "Canada goose", Branta canadensis, sont aussi présents. Particulièrement par leurs appels longs et puissants, qui annoncent des regroupements et des envols communs. Mais le marais est aussi le territoire des foulques d'Amérique, "American coot", Fulica americana, des "Wood duck", Aix sponsa, ou canards branchus en français — qui ne doit pas être confondu avec le canard mandarin, Aix galericulata, même s'il partage une certain exubérance avec son cousin — adultes comme juvéniles, quelques grands hérons, "Great blue heron", Ardea herodias, m'ont fait l'honneur d'un survol. Dans l'eau, un castor du Canada, "North American Beaver", Castor canadensis, s'est approché par trois fois, et par trois fois, il a plongé. Il a fini par se cacher dans les roseaux pour ne plus réapparaitre. Un autre s'est montré plus brièvement plus loin sur le chemin.
Vue du marais du sommet de la tour d'observation, à son entrée

La passerelle qui serpente dans le marais

Couple d'oie du Canada

Red-winged Blackbird sur un banc

Au cœur du marais, les roseaux sont hauts de plus de 2m

Red-winged Blackbird qui s'approche de moi

J'ai passé plus de deux heures dans cet endroit féérique, et j'en suis ressorti enchanté. J'ai assisté à une scène de pêche d'un Grand Héron en partant. Il était d'une patience infini, tout comme moi, en accord avec la plénitude du lieu.
En partant, j'ai senti mes doigts gours de froid, je n'avais pas remarqué avant...


Sur le chemin du retour, un cardinal, quelques "Red-winged Blackbird" et deux "Red-tailed Hawk" m'ont salués dans l'ordre inverse de l'aller. Tout rentrait dans l'ordre...

J'ai oublié de vous dire, il y avait aussi des "American Robin", si terne en comparaison...

2 commentaires:

  1. Bien à la bourre dans le suivi du blog mais toujours là!
    Un bien bel endroit à l'atmosphère qui a l'air bien particulière! Ca me rapelle des coins de camargue!

    De mon coté je mets cap au sud : départ pour le Maroc ce week-end! Pour des paysages bien différents!

    A bientôt!

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    1. Bon voyage à toi ! Et si tu veux devenir contributeur du blog pour ton récit, pas de soucis ! Ça ferait un grand blog commun, ça peut être pas mal...

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